Créer un bureau d’ingénieur en durabilité et où il fait bon travailler, rêve ou réalité? Rencontre avec Alterna qui réinvente les règles

Aujourd’hui, on part à la rencontre de Mathieu et Théo, deux jeunes entrepreneurs passionnés par la durabilité dans tous les sens du terme. Ils se rencontrent en première année d’études à l’EPFL, tous deux issus de la même volée en Sciences et Ingénierie de l’Environnement. C’est lors de leur projet de fin d’études que les deux amis se rendent compte de la réalité de la mise en place des projets environnementaux. Incompréhension, inertie et inaccessibilité sont des freins encore trop présents pour avancer, et Mathieu et Théo rêvent de faire bouger les lignes. Les idées ne manquent pas et leur plus grande aspiration est de créer un bureau démocratisant les services à la durabilité pour tous. Ils rêvent de montrer qu’il est possible de mettre au cœur de leurs actions la volonté d’avoir un impact positif à la fois pour l’environnement, les citoyens et les différents acteurs impliqués. Cela tout en assurant le bien-être de leurs employés et en encourageant la collaboration et l’intelligence collective plutôt que la compétition et l’individualisme.

A la fin de leurs études, Mathieu et Théo prennent chacun leur chemin professionnel mais l’envie de créer leur propre bureau ne les quittera plus. C’est avec quelques années d’expérience plus tard, en 2018, qu’ils sautent le pas et créent Alterna. Partons ensemble à la découverte de leur parcours, de leur quotidien et de leurs questionnements au fil de cet article !

 

Mathieu et Théo ©Alterna
Comment avez-vous trouvé la force pour vous lancer ?

On a commencé à développer Alterna de manière progressive pour comprendre comment fonctionnait le monde de l’entrepreneuriat. On s’est mis à temps partiel dans nos anciens jobs pendant une année pour commencer à travailler sur Alterna à environ 20%. Ça nous a permis de prendre le temps de se renseigner sur les démarches administratives et de définir notre vision et notre identité, tout en gardant une stabilité financière. 

Ensuite, c’était un peu un pari. Au bout de quelques mois on s’est dit – maintenant si on ne se met pas à 100% dans Alterna, on ne va jamais décoller.

Après 3 ans d’expérience, on se sentait suffisamment confiants pour gérer un projet et une équipe, mener à bien des discussions avec des potentiels clients, etc. Financièrement, c’est un autre défi car il faut être sûr de trouver des clients sur le long terme. On s’est lancé avec seulement deux mandats et, avec du recul, on aurait peut-être dû en trouver d’autres car c’était un peu critique. On avait mis de l’argent de côté si besoin et on s’est aussi dit que, dans le pire des cas, on trouverait autre chose. C’est vrai que c’est quelque chose qu’il faut avoir un peu en tête pour être prêt à prendre le risque.

Beaucoup de personnes disent ne pas se sentir assez légitimes pour se lancer dans leur propre projet. Est-ce quelque chose que vous avez ressenti aussi ? 

Oui, au début on l’a ressenti notamment parce que c’est un milieu où il existe déjà beaucoup de choses, et ce qu’on propose, c’est pas non plus révolutionnaire. En fait c’est surtout une question d’évaluer si ce qu’on apporte n’existe déjà pas de 1001 autres manières en Suisse. Pour cela, on a fait notre propre étude de marché et ça nous a redonné un peu confiance. Effectivement, il existait déjà beaucoup de bureaux de conseils en durabilité mais pas encore tel qu’on le concevait ou qu’on aimerait le proposer. On s’est aussi rendu compte qu’il y avait une grande demande pour ce genre de services. De plus en plus d’entreprises s’intéressent à réduire leur impact environnemental, et les communes commencent à mettre en place leur « Plan Climat ». Il y a aussi de plus en plus de personnes qui votent « vert » et qui veulent faire les choses différemment. Tous ces éléments nous ont rassurés pour nous dire que ça valait effectivement la peine de nous lancer.  

Après, au niveau de notre expérience, c’est vrai qu’on s’est posé la question de la légitimité parce que, forcément, on avait moins d’expérience que d’autres bureaux. Mais on savait aussi que ce qu’on allait apporter, ce sont des choses sur lesquelles on a des bases scientifiques solides.

On croit à 100% en notre méthode de travail et on est convaincu de la nouveauté de ce qu’on apporte. Au final, si tu sais ce que tu fais dans ta manière de procéder, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. 

Vous avez tous les deux un parcours d’ingénieur en environnement. On dit souvent que c’est un métier qui a beaucoup de sens. Pourquoi avoir choisi de quitter vos anciens postes pour monter votre propre bureau ? 

Mathieu:

A la création d’Alterna, on travaillait tous les deux chez Nestlé en tant que Environmental Officer, c’est-à-dire qu’on gérait les aspects environnementaux d’un site en particulier de Nestlé pour réduire sa consommation énergétique générale et s’assurer du respect des législations environnementales.

Personnellement, j’ai trouvé hyper intéressant de travailler pour l’environnement au sein d’une entreprise mondiale qui peut parfois être mal perçue à ce niveau-là. Ça te permet vraiment de comprendre s’il y a une méconnaissance des impacts environnementaux ou s’il y a d’autres contraintes en jeu dans leur manière de faire.

Je pense aussi que c’est important de ne pas laisser ce genre de boîtes de côté car il faut que le changement se fasse à tous les niveaux dans la société.

D’une certaine manière, je trouve qu’en fermant les yeux et en laissant faire les choses telles quelles, on en devient presque complice. Sinon, j’ai aussi appris énormément de choses dans leur manière de travailler et que j’utilise aujourd’hui. 

Après, les raisons pour lesquelles j’ai quitté Nestlé, c’est parce que je me sentais limité dans mon champ d’action car il y a énormément de contraintes administratives pour chaque décision. Leur logique est plutôt de se focaliser sur des projets environnementaux qui donneront une bonne image à l’entreprise donc ils ne mettent clairement pas assez de ressources pour des sujets de fond qui leur permettraient de réduire la majorité de leurs impacts. Même si les personnes qui travaillaient dans les services liés à l’environnement étaient très qualifiées, elles ne sont vraiment pas assez. Du coup, tout avance très lentement et c’est très frustrant.

Au final, je me suis rendu compte que je préférais avoir un impact plus local et que je voulais travailler avec les acteurs de la région. 

En montant notre propre bureau, on pouvait se fixer notre propre vitesse de travail pour obtenir des résultats concrets plus rapidement. Je trouve que ça donne beaucoup plus de satisfaction lors des avancées.

Théo:

Mathieu a très bien résumé, mais oui, il faut savoir que dans les statuts d’une entreprise comme Nestlé c’est écrit noir sur blanc que son objectif et sa raison d’être c’est de maximiser son profit. Donc à partir de là, ta marge d’action est très limitée parce qu’en fait le sujet de la durabilité va être vu sous le prisme du sujet financier et comme un moyen d’obtenir des revenus supplémentaires. Ils voient le choix des consommateurs qui se tournent vers des produits plus écologiques comme un risque de perdre des parts de marché auquel ils doivent répondre. C’est intéressant car on réalise vraiment notre pouvoir en tant que consommateurs. Chaque achat est un vote.

Et nous avec Mathieu, comme on ne part pas du tout du même point de vue, ça crée forcément des frustrations.

Ce qu’on veut, c’est générer un impact positif pour la société et c’est ça notre objectif de base.

Cela étant dit, je tiens à dire que c’est pas du tout, tout noir ou tout blanc et qu’il y a des personnes géniales qui travaillent au sein de Nestlé et qui font avancer le sujet. Nestlé c’est gigantesque donc forcément il y a des choses très bien et d’autres moins bien. 

En fait, j’avais un double sentiment : à la fois j’étais très content de l’impact positif que je pouvais avoir à travers les projets qu’on réalisait et je voyais des choses concrètes sortir de là. Mais d’un autre côté, j’avais l’impression d’être seulement quelqu’un qui met en œuvre et qui ne contribue pas de manière significative à changer l’état d’esprit général de l’entreprise envers la durabilité.

Pourriez-vous nous décrire un peu plus les services proposés par Alterna ?

On travaille avec trois différents acteurs qui sont les communes, les entreprises et les particuliers. Avec les communes, on les aide à mettre leur plan climat en place, on anime des ateliers et on fait de l’identification d’îlots de chaleur. 

Avec les entreprises, on réalise des bilans carbone pour qu’elles comprennent leur impact sur le climat et qu’elles prennent conscience qu’il peut être à la fois interne (sur le site) et externe. Ensuite on les aide à établir leur stratégie environnementale, en les accompagnant à définir leurs objectifs à moyen terme avec des indicateurs pertinents pour elles. Pour celles qui sont intéressées à aller plus loin, on les aide à mettre en action de nouvelles pratiques avec suivi (plan de mobilité, déchets, etc.). On essaie toujours de rester factuel et d’identifier les actions qui auraient le plus d’impact pour réduire leur impact global.

Mathieu et Théo lors d'un atelier de sensibilisation ©Alterna

On propose également des services plus ponctuels comme des ateliers de sensibilisation à destination des citoyens ou du personnel d’une entreprise, par exemple sur le climat, les éco-gestes ou les énergies renouvelables. On réalise aussi des supports de communication environnementale afin que ces actions puissent inspirer d’autres acteurs. 

On est aussi ambassadeur du programme éco21 des SIG (Services Industriels de Genève). Dans ce cadre-là, on fait des états des lieux de la consommation énergétique, d’eau et de déchets chez les particuliers. Après avoir dressé un bilan, on les informe sur les alternatives existantes comme les panneaux solaires et les pompes à chaleur, et on les guide sur les gestes simples du quotidien à mettre en place pour réduire leur consommation. Ensuite s’ils veulent aller plus loin, on les redirige vers des spécialistes. 

On propose également des « coachings environnementaux » de 6 mois avec les particuliers, sous un angle plus large que l’habitat, en s’intéressant à des aspects comme leurs loisirs, leur mobilité ou leurs modes de financement. On regarde quelles sont les émissions critiques au niveau individuel de la personne puis on les aide pas à pas et avec bienveillance à réaliser des défis.

Quelles sont les valeurs que vous incarnez au sein d’Alterna ?

Les valeurs liées à la durabilité (au sens large du terme) sont très importantes chez Alterna. On est vraiment tous convaincus par ce qu’on dit et chaque membre de l’équipe incarne le changement qu’il a envie de voir dans ce monde.

Ça nous donne une certaine crédibilité. On est différent des autres bureaux dans le sens où c’est vraiment un sujet qui est à la fois notre profession et notre passion. Jusqu’à maintenant, on a eu des retours très positifs de nos mandats, les clients sentent que c’est un sujet où on a envie de faire le meilleur travail possible. On essaie vraiment d’utiliser notre travail pour générer le plus grand impact positif possible. Ça demande beaucoup d’énergie mais c’est hyper gratifiant donc on s’y retrouve largement.

Et pour être exemplaire, déjà on est tous en mobilité bas carbone donc on se déplace tous à vélo ou en transports en commun. Ensuite, nos finances liées à Alterna sont à la Banque Alternative Suisse. Et… nos locaux ne sont pas chauffés. Mais bon, ça c’est, disons, une anecdote plutôt *haha*. Sinon, on essaie de se former continuellement pour rester à la pointe des connaissances et on diffuse des informations sourcées et vulgarisées sur la durabilité via nos réseaux.

D’ailleurs, on est en train de s’appuyer sur le label « B Corp ». C’est une certification pour les entreprises répondant à plusieurs exigences (sociétales, environnementales, gouvernance et transparence). Ça nous aide à réfléchir à pleins de domaines et ça nous permet d’aller encore plus loin pour montrer ensuite l’exemple à nos clients. 

Et justement, pouvez-vous nous parler un peu plus de votre organisation à l’interne ? 

À l’interne, on a mis en place un système qui s’appelle l’holacratie. C’est un fonctionnement en groupe de responsabilité où chaque personne va se voir attribuer un ou plusieurs rôles. Il n’y a pas de rapport de hiérarchie mais beaucoup plus de communication. Ça prend les bons côtés d’un fonctionnement horizontal et vertical en un seul fonctionnement. Parfois dans les fonctionnements horizontaux, ce n’est malheureusement pas assez organisé, mais nous, on avait vraiment besoin d’avoir un système organisé pour assurer une certaine force et qualité de travail. À côté de ça, on voulait aussi que le bien-être des employés et du groupe soit une priorité donc on avance progressivement et ça nous convient très bien.

Comment vous répartissez-vous le travail au sein de l’équipe ?

Chacun a un peu son pôle d’expertise donc quand un mandat arrive on regarde qui peut travailler sur quoi, qui peut mener le projet, etc. un peu de la même manière que les cercles. Celui qui mènera le projet organisera les séances et fera le suivi jusqu’au bout. Mais plus généralement, on répartit la charge de travail en fonction de ce qui arrive au fil du temps. Et puis on est très flexible pour laisser chacun développer des idées ou son expertise, si ça répond aux valeurs que s’est fixé Alterna bien sûr.

Vous êtes actuellement 7 personnes à travailler chez Alterna, arrivez-vous tous à en vivre ?

On est effectivement 7, mais chacun avec des activités à temps partiels à côté pour assurer une certaine stabilité financière. Aujourd’hui, on n’arrive pas encore à avoir 100% de nos heures rétribuées donc on fait pas mal de choses bénévolement, Théo et moi y compris, mais ça ne nous dérange pas. On est tous conscients qu’on construit ensemble une entreprise sur un modèle différent de ce qui se fait classiquement et qu’on fait notre maximum. On veut que ça marche donc on donne beaucoup de notre temps et de notre énergie.

Ce sont des règles du jeu que l’on s’est fixées et chaque membre est sur un même pied d’égalité. En fait, on est très transparents dès le départ en termes de rémunération et de répartition de travail.

Aujourd’hui toutes les heures passées sur les mandats et la prospection sont rémunérées. Après, comme le fonctionnement est assez horizontal, on peut toujours revoir les règles s’il faut. 

C’est vrai que, par contre, c’est toujours une crainte de ne pas tenir financièrement sur la durée, même si on ne doute pas du tout de notre service ni de notre expertise. On n’a toujours pas atteint un nombre de mandats suffisants pour être tranquille d’où la nécessité d’avoir une activité à côté à temps partiel. La COVID a aussi ralenti certaines choses car on ne pouvait plus aller chez les particuliers ni faire d’ateliers de sensibilisation, et au début le contact est important pour démarrer le processus et générer la motivation du client. Heureusement, on a mis en place un fonctionnement où Alterna ne peut pas être en faillite, on a vraiment envie de perdurer sur le long terme. Du coup, c’est plus au niveau personnel où il faut chacun trouver un équilibre financier.

L'équipe d'Alterna, toujours avec le sourire ©Alterna
Comment faites-vous pour garder un équilibre avec votre vie personnelle ?

Théo:

Je pense qu’avec Mathieu on a toujours été très bons à gérer l’équilibre vie personnelle – professionnelle. Quand on a des sujets qui paraissent être une montagne de travail, on les prend petit à petit de manière incrémentale. On divise ça en sessions de travail, très organisées dans notre planning, et c’est de cette manière-là qu’on réussit à garder un équilibre – sauf bien sûr pour les cas où il y aurait des deadlines très urgentes. Mais de manière générale, on n’a jamais bossé jusqu’à 2h du mat. Finalement, c’est principalement une question de savoir se gérer personnellement, savoir répartir son temps et prendre soin de sa santé mentale pour éviter le burnout.

Mathieu:

Je suis assez d’accord. Je pense qu’on fait toujours en sorte de phaser le travail dans le temps en fonction des deadlines pour pas avoir tout en même temps. On sait que si on se tue à la tâche, on ne va pas tenir, donc c’est en quelque sorte aussi une question de durabilité de nous-même dans l’entreprise, et d’avoir une hygiène de vie où il faut se poser soi-même.

Si tu tiens un agenda avec des horaires que tu te fixes, et bien une fois qu’il est rempli, il est rempli !

Puis si tu es bien organisé avant chaque séance de travail, il n’y a pas de raison pour que ça n’avance pas comme il faut. On a clairement fait du 120% parfois, mais c’est toujours resté un plaisir et on ne compte pas forcément nos heures. Il y a même des moments où je n’ai pas l’impression de faire du travail. 

Racontez-nous un peu ce qui vous plaît et vous motive au quotidien dans ce projet ?

Mathieu:

Il y a plein de choses ! Quand tu es entrepreneur, tu fais beaucoup de choses que tu n’aurais pas l’habitude de faire et que tu dois apprendre comme par exemple la comptabilité, faire un site web, participer à un appel d’offres, etc. Je trouve ça hyper motivant car c’est jamais monotone. Nos mandats sont sur mesure donc ça nous stimule constamment. Et puis, bosser avec une équipe qu’on a pu créer et qui est motivée par les mêmes valeurs, ça change tout. Parfois on a presque l’impression d’être en mode associatif parce qu’on est tous réunis pour une même cause et même passion. On donne beaucoup de notre temps sans se prendre trop la tête. 

Sinon, c’est aussi super gratifiant de réaliser l’impact qu’on a eu après qu’un mandat soit terminé. Des fois, ça n’est pas mesurable directement, c’est plutôt en termes de connaissances acquises pour une personne, de décisions prises par une entreprise, etc.

Théo:

De mon côté, ce que j’adore aussi, c’est le travail avec cette équipe que je trouve extraordinaire, et se dire qu’on fait tout ça ensemble pour construire une société meilleure à travers nos services. Il n’y a pas une journée où je rentre chez moi le soir et je me dis « Ah c’était vraiment pas cool cette journée à Alterna ». Tous les jours, je suis vraiment hyper content et fier de nos progrès et de ce qu’on accomplit, c’est hyper gratifiant.

L’humain qu’il y a au centre de l’entreprise fait notre force et c’est ce qui a permis à Alterna d’en être là aujourd’hui.

J’aime aussi beaucoup le contact avec les clients, les accompagner à se questionner et trouver des solutions ensemble. Ce genre de défi me passionne.

©Alterna
Est-il difficile de se faire un nom dans le milieu ?

Se faire connaître et montrer que l’on a les bonnes compétences sans avoir trop d’expérience professionnelle en amont, c’est un énorme défi. On a manqué des appels d’offres à cause de ça et lorsque tu n’as pas assez de clients, tu te remets clairement en question. Pour compenser, il faut essayer d’être parfait dans tout ce que l’on fait pour gagner en crédibilité et se faire recommander par nos clients. On essaie aussi de s’appuyer sur nos partenaires ou d’être parmi les pionniers dans les domaines qui émergent, comme les îlots de chaleur. Ça nous permet d’être sur un même pied d’égalité avec nos concurrents. Il faut juste se renseigner, lire la littérature scientifique et mettre les mains dans le cambouis quoi. 

On essaie aussi de participer à divers événements pour augmenter notre réseau et de communiquer régulièrement sur les réseaux sociaux. Sinon, on a aussi fait beaucoup de prospection à froid pour contacter des clients potentiels et leur parler de nos services. Ça prend beaucoup de temps et d’énergie mais parfois ça marche et j’ai l’impression que tu es obligé de passer par là au début. Maintenant, on est très gentiment en train d’être connu donc on espère que nos clients viendront plus facilement vers nous par bouche-à-oreille.

Quelles autres galères avez-vous dû surmonter jusqu’à aujourd’hui ?

Les tâches administratives comme la comptabilité, ça a été une vraie galère. C’est quelque chose pour lequel on n’a pas été formés et c’est un peu dommage. On n’a pas forcément non plus le temps de suivre des cours là-dessus donc on fait au mieux et ça fonctionne, mais waouh, c’est beaucoup d’énergie. Maintenant, on a une fiduciaire et on a aussi compris qu’il faut vraiment faire au jour le jour parce que sinon on n’arrive pas à avoir les documents au bon moment. Il faut s’assurer de plein de choses comme la sécurité de ses employés, d’avoir une responsabilité civile pour l’entreprise, etc.

En fait, on se forme beaucoup en auto-dictate, sur le tas et sur retours des gens qui nous entourent ou de nos clients. Et comme on n’est pas une start-up, on n’a pas pu participer à des concours pour gagner un coaching. En tant qu’externe, c’est assez cher et au début on n’avait pas les ressources, mais c’est clair qu’avec du recul, on aurait été preneur d’avoir un peu plus de coaching. En plus, il existe tellement de choses sur internet qu’en fait les informations sont là mais c’est à toi d’aller les chercher. Il faut être conscient qu’il faut passer des heures à se former, et que ces heures-là se font de manière bénévole. On sait qu’on va vendre telle prestation au client, et que derrière, il y a beaucoup plus de boulot, ça fait partie du jeu. Sinon, on fait des partenariats avec d’autres boîtes lorsqu’on a vraiment besoin d’une expertise ou d’un logiciel particulier et c’est chouette car on apprend et on s’inspire aussi beaucoup de ces partenariats. 

Quels autres conseils pourriez-vous donner à des personnes qui souhaiteraient se lancer dans un projet par elles-mêmes?

Déjà, pour être moins stressé et plus serein, démarrer avec une petite expérience ça aide et c’est une question qui revient souvent lors des rencontres avec nos clients. 

Ensuite, être commercial, c’est quelque chose qui n’a pas été évident non plus et on a dû apprendre sur le tas. Au début, on partait de notre point de vue pour proposer ce qu’on savait faire. Après, on a compris qu’il fallait changer notre mentalité et aller d’abord discuter avec nos clients pour comprendre leurs fonctionnements et leurs besoins pour ensuite proposer des services adéquats à leurs demandes. 

Après, faut pas avoir peur d’y aller et d’avoir confiance. Il faut demander de l’aide, aller vers les gens, vers les investisseurs, etc. et échanger avec eux. Il faut être ouvert vers le monde et être connecté. Beaucoup de contacts et d’opportunités sont apparus de manière informelle et par des chemins que l‘on n’aurait jamais imaginés.

Autre chose de très important est de toujours avoir une vision qui soit ton fil directeur, car c’est ce qui va guider tout ce que tu auras envie d’apprendre, de mettre en place, etc.

 

 

C’est ce qui te permettra de garder la motivation, beaucoup plus que de faire du profit. Tu auras ensuite plusieurs manières de réaliser cette vision mais c’est elle qui te permettra d’avoir la base nécessaire pour construire quelque chose qui ira très loin.

Pour finir, s’entourer de personnes extraordinaires et de bonnes personnes c’est aussi hyper important. Il faut quand même avoir les mêmes valeurs parce que sinon il peut vite y avoir des conflits. Seul, t’auras jamais toutes les compétences nécessaires, alors qu’à plusieurs tu acquiers une espèce d’intelligence collective qui va te permettre d’aller là où tu as envie d’aller.

Notre société est extrêmement riche en termes de compétences, et si tu as un bon réseau, tu peux presque réussir à tout faire.

Il faut juste toujours bien se coordonner et garder en tête une vision pour que ce réseau soit motivé par ce que tu fais, que les gens aient envie de t’aider, de faire partie de l’équipe, d’être avec toi, de monter ça.  ∎

 

©Alterna

On espère que cet article t’aura plu et qu’il t’aura donné envie à toi aussi de creuser toutes ces questions autour de la durabilité, de l’éthique au travail, de la gouvernance partagée, et du bien-être professionnel. On souhaite de tout cœur à Alterna de continuer à répandre ses bonnes ondes dans notre société et à montrer l’exemple pour changer les mentalités à propos de la durabilité !

Pour en savoir plus à propos d’Alterna, n’hésite pas à jeter un oeil à leur travail ou à les contacter via une de tes plateformes préférées:

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