De la souris d’ordinateur à l’atelier vélo – Portrait d’un ex-ingénieur

Allez hop, aujourd’hui je vous emmène découvrir Mayeul, ingénieur en Informatique de formation qui a vite compris que cela n’était pas fait pour lui.

Mais assez, je ne vous en dis pas plus ici, voici l’échange que nous avons eu.

Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dans ton projet ?

J’aime vraiment remettre en état des supposés déchets, aider les gens à faire eux-mêmes, et qu’ils réalisent que leur vélo est un objet qu’ils peuvent maîtriser autant dans son utilisation que pour son entretien.

Comment en es-tu arrivé là avec l’atelier Axécycle ?

J’ai commencé à bricoler des vélos pendant mes études au point vélo de l’école, cette passion est restée en moi non-stop depuis. Du coup c’était un peu la suite logique !

Jacques le grand patron m’a permis de bosser là-bas encore un peu après les études. J’ai pu aussi récupérer des vélos abandonnés et il m’a donné de nombreux conseils de gestion.

Nous cherchions ensuite un local et nous sommes tombés sur un bâtiment en contrat de prêt-usage en attendant sa démolition, temporaire mais super bien placé, c’était une super opportunité pour se lancer !

On a aussi eu une petite aide grâce au Covid, tout le monde s’est motivé à rouler et donc à réparer ses vélos et depuis, nous n’arrêtons plus ! 

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Mayeul avec l'un de ces vélos monté de A à Z
Peux-tu détailler un peu tes études et pourquoi ça ne t’allait pas ?

J’ai fait un master en système de communication, puis un an d’essai dans une boite pour finir de me convaincre que ce n’était pas fait pour moi. J’avais l’impression de gâcher des journées à être inactif, ou à donner des mois de ma vie pour des projets qui ne feraient sourire personne, par opposition aux travaux plus manuels/artistiques qui touchent directement les gens.

Du coup j’ai vécu de petits boulots quelques mois, et puis au bout d’un temps j’ai eu envie de me lancer dans un projet qui me permettrait de bricoler des vélos à chaque fois que je le voulais !

La pratique du vélo est aussi pour toi, un acte militant. Pourrais-tu m’en dire plus ?

A mon sens, le vélo est un outil qui permet à chacun d’être libre de ses mouvements, de par son prix accessible, sa mécanique abordable, sa législation relativement souple.

Il permet à chacun d’aller partout, aussi bien pour le loisir, le travail ou les vacances, à très faible coût. Il rend heureux ceux qui relèvent le défi de se l’approprier, toute personne étant capable de le réparer tant qu’elle a les outils adéquats et quelques conseils pour s’en occuper.

C’est pour moi le low-tech par excellence, qui donne sa chance à chacun, et le fait d’avoir un atelier utilisant principalement des pièces de seconde-main permet même aux plus démunis de s’en procurer un, la portée sociale est donc aussi quelque chose d’important pour moi.

Arrives-tu à vivre de ce projet en ce moment ? 

Pour l’instant oui, ça a mis quelques mois à démarrer mais le Covid, le printemps et le soleil ont motivé les gens à réparer leur vélo et se lancer sur le marché de l’occasion !

Je m’attends à moins de fréquentation en automne et hiver, donc à voir si on boucle l’année complète !

Après, l’atelier a pour l’instant la chance d’être un local gratuit. Si nous ne trouvons pas d’autre local d’ici novembre prochain, nous aurons une charge en plus. Mais on va se débrouiller !

Nous allons commencer à chercher d’autres contrats de prêt-usage, un grand recensement des locaux vides (logements et autres) va bientôt avoir lieu avec l’ALJF. Sinon, on pourra toujours faire appel à la ville ou à des privés pour essayer de trouver une alternative! La manivelle avait, avant de trouver ce local, déjà plusieurs pistes de garages mis à disposition par des gens désireux de soutenir le projet. 

Atelier Axécycle avec Mayeul et Lucie, les heureux gérants de l'atelier
As-tu eu un déclic qui t’a permis de te mettre en action ? 

C’était une idée qui trottait dans ma tête depuis un moment, mais de manière assez abstraite. Un petit coup de boost de la part de proches m’a motivé à me lancer pour de vrai, en plus de l’opportunité d’un local gratuit pour se lancer!

En as-tu eu assez à un moment et tu t’es dit “Je m’en fous, j’essaie, je n’ai rien à perdre.” Penses-tu que tu avais d’autres choix ?

J’avais clairement d’autres choix, mais j’ai décidé de rester à Lausanne tant que mon amie y était encore et donc tant qu’à faire, autant se lancer dans un projet ! Je n’avais pas tout à fait le même discours au début, où j’ai tout d’abord voulu profiter de mon temps libre pour explorer la montagne, découvrir certaines techniques de bricolage, me lever chaque matin et être pleinement libre de choisir comment remplir ma journée.

Au bout d’une grosse année, j’ai eu envie d’un projet un peu plus pérenne, et j’ai été soutenu dans cette idée du coup j’ai foncé !

Comment se développe l’atelier en cette période un peu chahutée ?

L’atelier se découvre une portée sociale plus grande que prévue: Le bâtiment dans lequel nous sommes fut transformé en local d’urgence pendant le covid, amenant des personnes en situation précaire pour la plupart en recherche d’emploi, par exemple mécanicien vélo.

Nous avons eu plein de demandes mais j’ai refusé, nous n’avons pas encore les moyens d’embaucher des gens.

Est-il légitime de vouloir être autonome financièrement en ne partageant pas les recettes de l’atelier? Ou est-il plus éthique de partager afin que chacun touche une petite part, pas forcément suffisante pour vivre, mais solidaire…

C’est une question que je me pose.. J’essaie de trouver un bon compromis.

Je suis motivé pour que les gens qui veulent utiliser l’atelier pour gagner de l’argent le fassent, certaines personnes réparent des vélos pour les revendre ensuite. Je n’ai par contre pas voulu former des mécaniciens pour les embaucher derrière, déjà parce que vu le nombre de gens qui viennent, je ne peux pas prendre le temps pendant les horaires de travail de les former. 

L’idée de cet atelier était d’avoir une activité me laissant libre de faire d’autres choses, et me convertir et centre de formation n’en était pas forcément un.

La nuance avec apprendre aux gens à réparer leur vélo est, selon moi, suffisamment grande pour pouvoir faire l’un sans l’autre.

De plus, je ne sais pas du tout comment va se dérouler la saison creuse cycliste, en hiver, et donc j’aimerais attendre un cycle complet de 4 saisons avant de déterminer s’il est possible, ou non, d’être autonome avec moins, c’est-à-dire en utilisant une partie des recettes pour embaucher des personnes dans le besoin.

Quel serait ton conseil à donner aux jeunes ou personnes en reconversion qui se posent beaucoup de questions sur comment contribuer ?

Globalement, la vie est belle et pleine d’opportunités, dire oui à un maximum de choses c’est souvent bénéfique !

Une personne/un livre qui t’a bien inspiré ?

Mon frère et sa persévérance dans son projet, qui met beaucoup plus de temps à se lancer!

Si vous voulez contacter Mayeul et Lucie, c’est par ici, parait-il qu’ils sont super chouettes 👉 https://www.facebook.com/axecyclevelo

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